De la nature du mal et du bien
Comme l’homme involutif est doté de facultés primaires et arbitraires, sa notion du bien et du mal ne dépasse pas le seuil de sa philosophie morale ou de son éthique religieuse et spirituelle. Cette dualité représente la nature humaine déchirée par l’inconscience de la vie qu’elle ne comprend pas, et dont la vision n’est soutenue que par une intelligence réflective sans puissance créative.
La dualité du bien et du mal crée une tension permanente dans la conscience humaine. Elle converge vers une illusion malsaine qui retarde la manifestation intégrale de la conscience universelle de l’être. Prisonnier du bien ou du mal, il se méfie de lui-même et des autres et entrave ainsi la bonne marche de la vie. Les secousses qu’il vit à l’intérieur de la polarité affaiblissent son intelligence créative, car la source de sa conscience n’est jamais fondée sur l’intelligence créative mais sur l’intellect réflectif. Si la conscience est divisée entre le mal et le bien, c’est à cause de la limitation du seuil mental de l’homme, et non de sa réalité qui est fondamentalement créative. L’universalité de la conscience sera impossible tant que l’être humain n’aura pas mis de côté ses prétentions au bien ou au mal, pour se plonger à fond dans le mouvement dynamique et créatif de la vie conscientisée. Les horreurs de l’histoire sont les erreurs de la philosophie, et les horreurs de la philosophie naissent de la réflection arbitraire de la conscience humaine retranchée derrière l’ego.
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La moralité fut nécessaire au cours de l’involution car l’homme ne possédait pas les moyens créatifs pour comprendre, dans le gouffre de sa conscience endormie, le mystère de la vie et de la mort. La dualité fut pénible et supportée par l’humanité des siècles durant. L’évolution de la conscience supramentale créera un pont entre l’inconscience de l’homme et sa nature universelle. Cette grande époque fera ressortir du psychisme humain la puissante force créative de sa pensée libre du connu, libre du mal et du bien ; cela lui permettra de reconnaître que la vie réelle ne peut être fondée sur le discours du mal et du bien, mais sur la puissance créative du double lumière, qui nourrit la conscience au-delà des frontières psychologiques de son moi planétaire, primitif et ignorant.
L’être humain est à un tel point prisonnier de la dualité du mal et du bien que la totalité de sa conscience repose sur l’inévitable tension qui en résulte. Celle-ci le laisse ainsi seul avec ses questions de moralité, qui ne représentent en fait que le déséquilibre psychologique de son moi face à la grandeur infinie de sa conscience réelle, dont il ne connaît que les reflets astralisés et planétaires. Il fut tellement appauvri dans sa conscience involutive, que sa lutte pour la détermination de l’équilibre entre le bien et le mal est devenue, au cours des millénaires, la raison d’être de son intelligence ; il est devenu agent civilisateur d’une planète où les êtres ne peuvent répondre que partiellement à une dualité dont les mécanismes deviennent de plus en plus aberrants.
L’évolution de la conscience transformera l’homme en un être unifié, rempli de son intelligence créative, où les notions du bien et du mal auront été remplacées par l’expression constante et permanente de l’acte créatif. Cette nouvelle condition de vie libérera l’homme du besoin psychologique de se soumettre à une déformation séculaire. Il protégera la nature grandiose de sa conscience enfin libérée de la dualité qui fragmente la personnalité en une forme d’expression de conscience planétaire astralisée. La soumission de l’homme à la dualité du bien et du mal est responsable de la dislocation psychologique de son moi et de l’intériorisation de ses facultés psychiques. Ces dernières furent bloquées par son manque de vision intégrale du processus de vie et de conscience. À la fin du cycle involutif, l’être humain ne représente que l’écorce superficielle d’un arbre sans racine. La vie moderne ne reflète plus la vision interne de la réelle conscience, puisqu’elle a perdu la lumière nécessaire à la compréhension des mystères.
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La dualité du bien et du mal a déformé le réel car elle repose sur l’impression psychologique de l’homme face à sa réalité sociale, religieuse et spirituelle involutive. L’ordre universel se situe au-delà de la division des valeurs de la conscience purement planétaire et subjective. Comme il surplombe l’ignorance humaine, l’ère nouvelle s’y ralliera pour finalement mettre un terme à la définition philosophique de l’acte dualisé. Une fois l’acte ou l’action conscientisée, l’homme nouveau se servira de l’énergie créative pour maintenir ferme le pont entre l’invisible et la matière. La notion du bien et du mal a déformé la réalité fondamentale de l’homme en lui imposant une conception dualiste de la vie planétaire. Cette condition l’a réduit à vivre en quête d’une qualité de vie qui ne pouvait être obtenue dans le cadre d’une hiérarchie de valeurs en contradiction, qui déchirèrent la fabrique délicate de sa conscience. Il fut plongé dans un marasme et un désordre psychologique. Comme ce désordre est devenu de plus en plus grand au cours des millénaires d’involution progressive, il est aujourd’hui aussi loin du réel qu’il l’était au début des civilisations, car le lien universel a toujours été manquant dans la composition de son réel. La polarité du bien et du mal devint la seule forme d’énergie possible, qui le poussait dans cette lutte incessante où sa vie se déroulait comme un film déjà exposé dans le laboratoire cosmique de la mort.
Cette condition de la vie changera avec l’évolution de la conscience et la naissance de l’homme nouveau. Ce dernier ne connaîtra plus l’abus des formes et des archétypes astraux contre son mental, et sa conscience sera libérée de la dualité. Nouvellement éveillé à la réalité de lui-même, il ne vivra plus par rapport à quelque symbole que ce soit. Son intelligence sera fertile ; elle percevra l’astral de toute forme-pensée. Sa liberté psychologique sera totale, et sa liberté psychique grandira jusqu’à ce qu’il fasse descendre le pouvoir sur terre par l’intégration de l’énergie de son double. Il comprendra que sa vie ne dépend de rien d’autre que de lui- même, dans la mesure où il lui sera possible d’en intégrer l’énergie.
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Selon le niveau d’évolution de l’être, l’intégration sera plus parfaite et plus grande, et ainsi l’homme intégral fera face à une autre dimension du réel concrétisée dans la matière, car il aura atteint un niveau de maturité égal à toute intelligence active sur les plans subtils de la mort. Voilà qui marquera la naissance d’une intelligence universelle, qui s’étendra au-delà des limites raciales et des conditions historiques. L’individualité réelle et créative primera et l’homme nouveau n’aura plus de maître au-dessus de lui, ni sur le plan matériel, ni dans les sphères. Sa pensée supramentale aura remplacé la pensé spirituelle. Sans limite mentale, il pourra explorer l’infinité et lui donner une forme qui conviendra à sa sensibilité et à la grandeur de sa fusion.
La conscience involutive s’est figée dans la polarité du bien et du mal, car l’homme n’avait pas accès à une conscience éveillée à la réalité supramentale de sa personnalité planétaire. Pendant des millénaires, il a été le seul observateur de la vie, alors que l’autre partie de lui-même, dimension cosmique et universelle, demeurait impuissante à lui faire réaliser que son êtreté est subtilement liée à un autre niveau du réel, auquel il ne peut participer consciemment que dans la mesure où son centre mental supérieur est en liaison mentale intelligente avec lui. Le lien universel entre l’homme et les plans de vie supérieurs est essentiel pour que disparaisse de sa conscience la polarité du bien et du mal. Seule l’intelligence universelle peut lui faire comprendre les illusions de la vie égoïque, afin qu’il se libère de l’infortune planétaire. La conscience humaine ne peut jouir de la réalité que si elle est éveillée à son unité en premier lieu. L’évolution permettra à l’homme de comprendre la permanence de sa réalité et de ne plus souffrir de la vision de son être, qui cause la dualité et est responsable de la déchirure de son moi existentiel.
La conscience supramentale évitera les pièges de la dualité du bien et du mal, car elle reposera sur la conscience de la forme et non sur son asservissement à celle-ci. L’homme conscient ne vivra plus de l’autorité de la conscience planétaire de l’humanité inconsciente pour donner à sa vie la tonalité nécessaire à sa permanence créative. Il connaîtra par lui-même l’ordre des lois profondes du respect de ce qui fut créé. Il démontrera, par la consistance de son être à s’élever au-dessus des forces qui détériorent la qualité de la conscience, que le bien et le mal sont des aspects involutifs de la conscience égoïque qui n’a pas encore atteint le stade de la pleine maturité de la conscience, éveillée à la réalité de la vie à travers le véhicule humain.
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L’être involutif subit la polarité du bien et du mal parce qu’il ne possède pas l’autorité de sa conscience universelle. Cette soumission le force à se plier à une relativité dont le déterminisme historique l’englobe, puisqu’il perd de vue la totale intégration de sa conscience. Il ne vit que par rapport à la qualité autoritaire d’un jugement socio-historique qui supporte les forces dominantes de sa civilisation, spirituelles ou temporelles. Par sa conscience extralucide, l’homme coupera ses liens émotifs avec l’autorité patriarcale des formes du bien ou du mal, et se plongera dans la synthèse de la conscience créative, qui se situe bien au-delà de cette polarité psychologique et psychique issue de l’ignorance et de l’inconscience de l’involution.
L’homme intégral vivra au-delà du bien et du mal, car sa réalité sera manifestement intégrée. Son ego ne connaîtra plus l’alourdissement psychologique de sa conscience, ses actions et ses pensées auront été élevées au-dessus de la conscience expérimentale de l’ego planétaire involutif. À cause de l’ignorance profonde des lois de la conscience, celui-ci avait dû substituer l’intégralité de son moi à la fragmentation psychologique de son identité. Les maux de l’humanité sont causés par la dualité du bien et du mal. Ce principe manichéen fut constamment utilisé, sur le plan astral, pour brouillé la clarté de l’intelligence de l’homme et le garder prisonnier de l’expérience de l’âme. Ce phénomène jouit d’un voile tellement occulte que seul le démantèlement de ce temple à double colonnade pourra libérer l’homme du pouvoir occulte des sphères sur sa conscience. Celle-ci est totalement perméable à l’influence qui détruit sa volonté ou bloque son accès à elle, à travers le mécanisme planétaire de la culpabilité ; il en souffre à partir du jour où il commence à prendre un peu conscience de la violabilité de sa conscience non intégrale.
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L’évolution établira une conscience nouvelle d’où jaillira le pouvoir de l’homme, reconnaissable à la commande que ce dernier aura sur les forces occultes de la vie. Ainsi s’établira une nouvelle forme de vie mentale, dont la source sera parfaitement unie au véhicule humain, selon le niveau d’évolution de son propre psychisme. La transformation du psychisme de l’homme concordera avec la synthèse du bien et du mal, qui libérera l’ego des illusions psychologiques du moi et des mécanismes internes rattachant l’homme à la mémoire des formes polarisées, qui bloquent le passage de l’énergie de la conscience créative.
La dualité du bien et du mal entrave l’évolution de la conscience humaine, car son regard se penche constamment sur la déformation relative de la réalité. Le bien et le mal évolue selon le raffinement psychologique de l’ego, alors que la conscience de l’homme doit naître de l’universalité de la lumière et de l’intelligence créative. Voilà ce qui diminue l’accès à la pluralité synthétique de sa manifestation créative, dont le pouvoir d’expression demeure fixé dans la gestion absolue des lois de l’intelligence. Cette condition, une fois établie dans la conscience, fera de l’homme un être parfaitement équilibré dans sa manifestation psychologique et psychique. Il ne souffrira plus du doute et des interférences existentielles dues à une vie qui ne sait pas s’exécuter selon les lois de la lumière.
L’homme nouveau démystifiera le pouvoir du bien et du mal sur sa conscience, et le remplacera par le pouvoir créatif de sa conscience, en harmonie avec les lois de l’intelligence supramentale. Cela lui permettra d’adoucir les rigueurs de sa vie psychologique et de reconnaître en lui-même la source infinie de la créativité, à travers un mental exercé dans la reconnaissance de son lien universel avec le double, l’image miroir de sa réalité. Transformée, sa conscience deviendra un véhicule d’expression de ce qui, en lui, répond au plus haut niveau de la réalité évolutive possible, selon la période et le temps à l’intérieur duquel il découvrira les lois de l’énergie qui sous-tendent la totalité de l’organisation psychique et matérielle de l’homme. Né à nouveau à la conscience de sa source, l’homme nouveau se refusera à jouer le jeu de l’involution, qui fut la cause de sa souffrance et de son aliénation contre lui-même, au profit du pouvoir astral qui lui fermera les portes de sa propre réalité. Instruit finalement de lui- même, l’être conscient ne sombrera plus dans le doute psychologique du moi. Il aura enfin accès à la totalité de sa conscience planétaire et cosmique.
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Le lien universel entre l’homme et les sphères de L’intelligence sera établi et ne pourra plus être rompu par les forces astrales involutives du monde de la mort ; le siège de ces forces se situe dans les mondes antilumière, anti-esprit, dont la réalité fut cachée même aux âmes qui, depuis des millénaires, ont repris le chemin de la mort après la courte durée de leur conscience planétaire. L’homme nouveau immortalisera sa conscience et ne pourra plus souffrir d’être seul dans la vie en évolution, car la fusion de sa conscience mettra un terme final et absolu à l’expérience de l’âme au profit des dominations qui trônent derrière le voile de la matière. Comme l’homme sera libre à tous les niveaux de sa conscience évolutive, ce sera la fin de l’homme existentiel.
Mais cette liberté de l’homme, qu’il a toujours entrevue mais jamais réalisée, dépendra profondément de sa capacité à dépasser les limites du connu pour se libérer des forces intérieures qui ont prise sur son psychisme. Celles-ci forcent l’être à se comporter comme un animal intelligent, au lieu d’un être de lumière dans une enveloppe charnelle dont il devrait disposer à volonté. La marque tragique écrite dans le front de l’homme involutif est celle de la dualité du bien et du mal, qu’il dut supporter pour extraire de son expérience les aspects les plus élevés et les plus décevants de sa nature incomplète. L’homme intégral ne participera plus à cette archaïque conscience que fut celle de l’homme sans conscience créative. Comme la science mentale de la nouvelle époque le libérera, son seul souci planétaire sera celui de ne plus appartenir à une race prisonnière d’elle-même. Sa liberté nouvelle lui fera réaliser que l’évolution de la terre ne peut être à la mesure de l’involution et de ses forces, car l’homme porte en lui-même une trop grande puissance pour se la voir cycliquement dérobée. Il se vêtira de la lumière dont il est mentalement issu, au-delà des contraintes historiques imposées à la conscience humaine mondiale, à travers les innombrables tragédies de l’humanité en quête de liberté.
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La polarité du bien et du mal, ainsi que le déchirement de la conscience face à elle, témoignent de l’impuissance de la conscience humaine à s’harmoniser à l’énergie créative du double. La polarité du bien et du mal réduit l’être à l’expérience psychologique de l’ego, ce qui crée en lui une tension psychique permanente. De ceci naît le doute dans le mental, qui affaiblit en définitive la conscience de l’homme, sa volonté et son intelligence créative. Tant qu’il ne sera pas libéré de cette polarité, il sera forcé de vivre sa conscience par rapport à la conscience sociale, incapable ainsi de découvrir son identité réelle.
Tant que l’homme sera prisonnier de la dualité du bien et du mal, il lui sera impossible de développer une identité, car celle-ci ne peut être fondée que sur la manifestation créative de sa propre lumière. La conscience du double universel équivaut à une révolution dans l’évolution de la conscience, puisque l’intelligence humaine s’élève alors au-delà de la polarité du bien et du mal, imposée par une civilisation où l’homme n’avait pas encore atteint sa pleine maturité. Le développement de la conscience repose sur la capacité qu’a l’être de vivre sa conscience au-delà de la polarité du bien et du mal, car c’est au cours de ce processus évolutif qu’il se défera de l’action dégénérative de cette polarité sur ces corps émotionnel et mental. La cessation de l’émotivité dans le principe mental permettra à l’être en évolution de se fixer dans une autre conscience de la vie, libre de l’influence extérieure imposée par une société sans conscience réelle.
La polarité du bien et du mal invite l’homme à substituer la réalité de sa conscience créative au profit de l’irréalité d’une conscience socialisée, ce qui en retour le rend victime des forces extérieures à lui-même. Voilà ce qui l’empêche de connaître la profondeur de sa propre vie créative. Le bien et le mal n’existent qu’en fonction de la division de la conscience face à la valeur de son action, alors qu’elle doit ultimement être indivisible, c’est-à-dire en harmonie parfaite avec sa source, dont la nature universelle ne fait aucun partage de la conscience de l’homme.
La division de la conscience crée, chez l’être involutif, une anxiété profonde et subtile qui l’affecte sur le plan personnel, car il est toujours forcé de se vérifier par rapport à la conscience des autres. Cette vérification entraîne une perte d’énergie qui serait autrement utilisée si l’être pouvait vivre en fonction de sa conscience réelle.
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Comme la dualité du bien et du mal interrompt le courant d’énergie entre le double et l’ego, l’homme inconscient peut difficilement constater la nature de son intelligence créative. Cette dernière est bloquée par l’attention que porte l’ego à son système de réflexion, afin d’agir de façon convenable aux yeux de la société. Dans le cas d’une action jugée négative, il réalise son manque de conscience, alors que dans l’action positive il croit vivre une vie droite, sans être forcément intelligente puisqu’elle est conforme à un consensus social.
L’évolution de la conscience supramentale dépendra du lien étroit entre l’intelligence de l’action créative et la conscience universelle. L’être découvrira dans ce rapport sa conscience nouvelle, celle qui lui permettra de vivre finalement une vie intégrale, non conditionnée par l’expérience inférieure de ses principes mais éclairée par le plan mental supérieur. La dualité du bien et du mal impose une version de la vie qui n’est pas réelle en soi, puisque la vie se situe au- delà du bien et du mal lorsqu’ elle est vécue créativement. Avec l’avènement de la conscience supramentale, cette dualité disparaîtra de la conscience humaine éveillée, car l’être la vivra en fonction de l’universalité de sa vie mentale. Voilà qui fera de lui un être émotivement dégagé de la tension psychique que crée cette dualité. Il projettera au fond de lui-même une conscience libre, dans le sens intégral du terme. Créativement conscient, il n’aura plus à suivre les dictées d’une civilisation ou d’une société pour être en harmonie avec les hommes. Sa conscience représentera le plus haut niveau d’harmonie auquel l’être humain pourra accéder, ce niveau étant représentatif d’une conscience supérieure à celle de l’involution.
La conscience du bien et du mal disparaîtra de la vie de l’homme nouveau lorsque ce dernier ce sera élevé au-delà de la spiritualité astrale de l’âme. Son mouvement ascensionnel le sortira de la conscience spirituelle. Celle-ci fut nécessaire tant que l’homme n’avait pas atteint la pleine maturité de son intelligence, mais elle deviendra superflue le jour où il la vivra en fusion avec l’énergie des sphères dont il est le véhicule matériel sur le plan physique de la terre. Tant que l’être n’aura pas dépassé la conscience spirituelle, le bien et le mal demeureront les écueils de sa conscience en évolution d’expériences, sur lesquelles viendront choir ses forces créatives. C’est à travers la conscience du bien et du mal que la lutte astrale se fait pour la conquête de l’esprit de l’homme.
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Plus la civilisation évolue, plus le bien et le mal deviennent sujets à des conditions polarisées. Le jour vient où l’homme ne saura plus différencier l’un et l’autre, à cause de la sophistication de son mental inférieur qui fera du bien un mal, et du mal un bien. Cette polarité subtile se fait déjà sentir dans le monde aujourd’hui, et l’on peut facilement voir que certains maux sociaux ne peuvent être éliminés, car cela créerait un plus grand mal : la cessation de la pollution industrielle entraînerait de très nombreuses pertes d’emplois, par exemple. Dans un même sens, un certain bien devient onéreux pour les nations occidentales, comme l’aide mal dirigée aux pays sous-développés, là où les officiels crapuleux prennent avantage d’une aide extérieure pour s’enrichir personnellement. Lorsque l’homme sera dans son intelligence créative, la polarité du bien et du mal deviendra tellement évidente à sa conscience qu’il ne pourra plus jouer le jeu de la stupidité involutive.
Bénéficiant d’une conscience intégrale, l’être universel ne vivra plus sa vie à partir de l’émotivité de la vie, car celle-ci maintient la polarité du bien et du mal et tant qu’il n’aura pas atteint un autre niveau d’évolution, cette polarité demeurera la cause de sa grande vulnérabilité. Tant que l’être est réduit à subir cette polarité, sa conscience est impuissante à construire un pont entre l’intelligence créative universelle et l’intelligence des sens. L’ego se voit de plus en plus cerné, aveuglé par une existence qui ne débouche sur aucune réalité liée à l’origine de son essence. La vie demeure une expérience pénible, au-delà de laquelle il n’y a que la mort illusoire qui réintroduit l’âme au royaume de l’astral.
Comme le développement de la conscience intégrale forcera l’homme à regarder la polarité du bien et du mal d’un point de vue extérieur à l’ego, il ne sera pas lui-même impliqué dans cette polarité puisqu’elle fait partie seulement de la conscience involutive. Désengagé, il sera amené graduellement à se dissocier de cette polarité ; il lui sera alors facile de comprendre pourquoi le bien et le mal sont des pôles de la conscience, c’est-à-dire des facettes extrêmes de la conscience psychologique de l’ego, qui trahissent la réalité universelle de l’homme et l’empoisonnent afin de mieux le garder prisonnier d’une forme d’illusion servant à restreindre son intelligence créative de la vie. Tout ceci fait partie de l’activité astrale à travers l’homme.
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Il est dans l’intérêt des forces astrales de restreindre la vision de l’homme, car sa condition planétaire doit être à tout prix maintenue ainsi pour que les forces de la mort persistent dans leur évolution à ses dépens.
Le bien et le mal ne représentent pas seulement des aspects polarisés de l’action, mais aussi une emprise psychologique sur le mental et l’émotif de l’homme. Cette emprise lui enlève le peu de la liberté qu’il pourrait connaître s’il avait dépassé l’anxiété interne que crée cette polarité lorsque l’être à l’impression d’en violer les principes. L’homme nouveau vivra au-delà du bien et du mal, car sa conscience reflétera l’universalité de son intelligence, et non la relativité morale et historique du bien et du mal. Tant que l’homme n’aura dépassé cette polarité, sa conscience demeurera infirmée par le passé, car ce dernier projette constamment dans la conscience humaine sa présence retardataire. Le passé coexiste avec le bien et le mal ; sa mémoire est la toile de fond contre laquelle la conscience involutive mesure son état de vie intérieure et morale. Supprimer la polarité du bien et du mal se fera quand l’homme nouveau apprendra à vivre dans un présent convenant de façon permanente à sa conscience intégrale. La conscience étant la vie de l’homme, plus elle est créative, plus elle doit se manifester dans le temps de la vie. Mais comme la polarité du bien et du mal le retient constamment dans le passé, l’homme involutif perd de plus en plus contact avec sa réalité, qui ne peut se manifester que dans l’instant même de la vie en évolution.
Le bien et le mal traduisent l’inconscience de l’homme, et son lien avec elle est à l’origine de la diminution de son intelligence créative. Celle-ci dépend du rapport entre le double et l’ego, et ne peut être conditionnée par la vision planétaire et inconsciente des lois de la forme. La forme-pensée subjective a un tel pouvoir sur la conscience humaine que l’être involutif n’a pas encore réalisé jusqu’à quel point elle conditionne son état de vie inférieure. La pensée de l’homme nouveau sera créative, libre de la psychologie de l’ego, car ce dernier bénéficiera d’une pensée qui le dégagera du conditionnement social, auquel elle est vouée tant qu’elle n’a pas atteint un plein niveau de maturité et de développement créatif.
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Le bien et le mal interviendront dans la conscience de l’homme involutif, pour mettre en échec sa conscience astrale, tant qu’il n’aura pas atteint un niveau supérieur de conscience lui permettant de vivre en fonction d’une intelligence en fusion créative, régie par les lois de l’esprit et non par les lois de l’âme. Mais avant que l’être ne passe à ce stade de l’évolution, il devra comprendre que la force universelle de toute conscience ne peut vaincre ses appétits inférieurs que dans la mesure où il prend totalement possession de son état intérieur, en raison du savoir profond qui éclaire toute conscience universalisée par la lumière au-delà de la forme polarisée du bien et du mal. La polarité détourne le regard de l’homme des plus hauts plans de vie, qui constituent en eux-mêmes une suprême dévotion à la vie créative. Dans un tel cas, il est évident que l’être n’a plus a perdre de l’énergie dans la polarisation psychologique de l’ego. Il plonge profondément dans le mouvement créatif de la vie, qui n’attend plus le jugement psychologique de l’ego involutif sur la nature de son action. Il vit du pouvoir créatif de l’ego- lumière qui cherche à établir sur le plan matériel, une parfaite balance entre les forces de vie et les forces de mort. Le bien et le mal sont utilisés par l’astral pour avilir la conscience de l’homme ou le plonger dans une fausse sécurité spirituelle. L’astral entretient la culpabilité dans la conscience humaine, à cause de la polarisation de l’ego. La mort sait comment l’homme souffre de l’anxiété existentielle due à cette polarité. Elle utilise pourtant tout son pouvoir pour la garder vivante dans la conscience à travers les formes-pensées subjectives et colorées ; cela lui permet de mieux la contrôler et l’empêcher ainsi de dépasser le cap cosmique du mensonge, dont tous les hommes inconscients et involutifs sont victimes, autant dans le domaine des religions que des guerres, au nom de Dieu ou de Mars.
Les forces spirituelles de la terre ont utilisé à travers les âges la polarité du bien et du mal pour confronter l’homme à lui-même, alors que ce dernier était absolument inconscient des lois de l’esprit ou de la pensée. La notion du bien et du mal est à l’origine de la division de la conscience humaine, et cette division demeure aujourd’hui, dans un temps où l’homme est prêt à prendre scientifiquement d’assaut le système solaire.
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Le pouvoir et la domination se manifestent à travers la polarisation dans la division de l’harmonie, et de la conscience dans l’unification. Tant que l’homme involutif n’aura pas réalisé ceci, sa conscience personnelle ne pourra être réelle car elle sera naturellement conditionnée de l’extérieur, à partir des idées issues de la conscience planétaire et sociale. Le bien et le mal déterminent, chez l’être involutif, la qualité de sa conscience. Cette dernière est involutive lorsque le mal et le bien sont des facteurs déterminants dans son développement. Quand celle- ci passera de l’involution à l’évolution, le bien et le mal ne seront plus des facteurs déterminants de la conscience ; l’intelligence créative supplantera alors l’intelligence subjective de l’ego, faisant de ce dernier le support planétaire de l’énergie universelle du double, transférée à l’homme à travers l’actualisation d’une conscience supérieure.
La dualité du bien et du mal crée dans l’homme une infirmité ; il devient alors impossible à ce dernier de vivre en fonction d’une science intérieure de l’ordre cosmique. C’est l’ordre cosmique créé et perçu par la conscience de l’homme nouveau qui rendra inutile la polarité historique du bien et du mal. Ce remplacement demandera une transformation profonde de l’ego, car l’équilibre de sa conscience antérieure devra être remplacé par un nouvel équilibre établi par sa fusion avec le double. L’homme devra être suffisamment sensible à l’énergie du double pour voir à travers les illusions subtiles de l’astral qui, jusqu’à la fin de l’involution, mèneront sa conscience dans un cul-de-sac, situation extrême où la polarité ne pourra lui donner la paix parfaite de l’esprit. Celle-ci ne peut naître que de la mise à mort définitive de l’astral en lui-même, qui permettra à l’homme de retourner à la source première de sa conscience.
La polarité sert l’inconscience de l’homme, puisque cette dernière ne peut supporter le vide cosmique du mental réel. Ainsi l’homme involutif à travers le bien et le mal, se sécurise dans l’illusion de son état d’esprit ; cette illusion sert assurément le plan astral, car tant que l’être n’aura pas atteint une pleine conscience, il ne pourra bénéficier d’une vie créative, libre du déchirement que crée la dualité.
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La conscience du bien et du mal fait partie de l’involution de la conscience humaine. L’évolution en sera totalement libre quand l’homme nouveau ne réfléchira pas à son action égoïquement, puisqu’elle sera créative, c’est-à-dire née de sa lumière et non de la manipulation de l’ego. L’ego planétaire inconscient ne connaît qu’une conscience socialisée, réduite au pouvoir de l’impression extérieure sur elle-même. Cette condition l’invite naturellement à subir la dualité, car elle représente le jugement d’une société sur l’action. L’homme nouveau vivra au-delà du jugement social, puisque sa conscience sera plus élevée vibratoirement que la conscience socialisée de l’ego involutif. Ainsi traitera-t-il de la vie et de ses actions en fonction de l’activité vibratoire et créative du double. Cette condition fera de l’ego un agent qui perfectionnera sa conscience, au lieu d’être inconscient et abêti par l’astral.