"Instruction supramentale, l’élitisme de la première heure"
Michel Dow: "Tôt ou tard, la déchirure viendra, et les jeux intellectuels vibratoires de
la première heure philosophique cesseront pour celui ou celle qui aura réalisé sa propre déchirure. D'ici là, « avoir » ou « ne pas avoir » la vibration, demeurera un débat
philosophique...
L'ego, par manque d'individualité, s'est identifié à ses recherches. Il a donc développé de l'identité. Puis il s'est agenouillé devant son identification, cherchant ainsi à intégrer ce en quoi il s'était identifié. Son identification est devenue pour lui un arène de
combat.
Un jour, l'être sérieux devra dépasser ses identifications, perdre son identité et vivre la déchirure vers son
individualité. Tant que l'homme a besoin de s'identifier à quoi que ce soit, il sera toujours dans l'arène du combat face à d'autres qui cherchent aussi à s'identifier.
L'identification vers l'individualité est le passage de la déchirure du connu dans la vie du nouvel initié, et non un
débat d'opinions publiques. La déchirure brise la causerie philosophique et détruit l'être supramentalisé vers ce en
quoi il s'est identifié, afin d'entrer dans son individualité qui ne peut être réelle que par la déchirure.
La déchirure est le processus initiatique de l'intégration. Intégrer, c'est perdre ce à quoi on s'était identifié dans
le passé. L'être individuel est seul avec lui-même. Dans cette réalité individuelle, l'homme sait. Ce qu'il sait fait partie de sa propre déchirure.
La déchirure est tellement violente, souffrante, déchirante que l'homme n'a plus d'énergie à perdre avec qui que ce
soit. La déchirure est individuelle, elle est personnelle, elle se veut être ainsi afin d'éviter toutes formes de
raisonnements philosophiques de vérités, d'acquisitions, ou d'évolutions quelconques.
La déchirure brise la mémoire philosophique, intellectuelle et sociale. Elle est faite de sorte que l'homme se retire de
la lutte égoïque qui jadis lui donnait l'impression devant autrui de défendre une vérité, une forme, une valeur où était assied son identité.
La déchirure n'est pas un sujet de discussion philosophique, car elle ne regarde que l'individu qui sera déchiré de son
identité et elle n'a rien à voir avec qui que ce soit qui aimerait comprendre, comparer ou raisonner, de manière à s'identifier avec la déchirure que vit un être dans ce processus d'intégration réel et inévitable. Tandis que, dans le combat dans l'arène de l'identité, les ego se
mesurent continuellement de manière psychologique face à leur personnalité, et les formes de comparaisons d'identifications deviennent leurs propres pièges égoïques.
La personne qui a vécu la déchirure, la personne qui vit sa propre déchirure n'est plus une personne qui prend plaisir à discuter de la philosophie supramentale puisque, dans la déchirure, la philosophie supramentalisée est complètement anéantie".